A l'entrée du village des Arts, une statuette en zinc d'un homme batteur de « tama » (petit tam-tam) annonce les couleurs. Par son attitude, il semble inviter les passants à aller franchir le portail du village pour découvrir ce que le Sénégal a de plus particulier : sa richesse artistique. En franchissant le portique du village, une piste en latérite nous invite à l'incursion, elle mène à l'intérieur, aux différents ateliers.
« Notre village des arts est un incubateur, un lieu où les gens ont leurs ateliers pour travailler. C'est un lieu de retraite pour favoriser la création », a-t-elle déclaré. Le charme du calme plat des lieux corrobore son discours. Dans ce haut lieu de créations, chaque artiste se mobilise autour de l'essentiel. Le temps n'y existe presque pas. Il est annihilé par les sources de l'inspiration et de la création. L'émotion anime la vie dans le village.
Elle est transposée dans toutes les œuvres d'arts. C'est sans doute en ce sens qu'il est un espace vital pour les artistes créateurs. « Cet espace est vital parce qu'il permet à des artistes de s'exprimer. C'est un lieu où des gens viennent offrir d'eux-mêmes à l'histoire des arts du Sénégal », a souligné la dame au « look » « Rasta ». « Il y a une galerie de 300 m3 qui montre des œuvres d'arts et propose tous les mois des programmes d'exposition à visiter », a-t-elle renchéri.
Sur une stèle située à l'entrée avant le grand baobab, il est noté que le village a été inauguré le 23 avril 1998 par le Premier Ministre d'alors, Habib Thiam, et le Ministre de la Culture de l'époque, Abdoulaye Elimane Kane. Ces informations nous apprennent déjà que le village a franchi le cap de ses 10 ans. Ce détail n'a pas échappé à la vigilance de la maîtresse des lieux. « Le village a 10 ans et c'est à partir de maintenant que son avenir sera défini », a-t-elle relevé pour dire que c'est maintenant ou jamais qu'il faut amorcer une nouvelle approche pour la survie du village.
Dans cet espace de création artistique et d'expression virtuelle, la peinture, la céramique, la sculpture, la fonderie, la photo, la vidéo et la tapisserie constituent les principaux domaines d'activités. Pour terminer, le Chef du village des Arts de Dakar a estimé qu'il est temps « que l'on statue sur la notion d'artiste », pour que les genres et les efforts ne soient pas entrainés dans la déperdition. Le Sénégal gagnerait mieux à organiser ses artistes et à structurer son échiquier culturel.Source : Sud Quotidien