La population sénégalaise se caractérise par sa grande jeunesse avec toutes les incidences sociales que cela implique en termes de marché de l'emploi, de demande d'éducation. La pyramide des âges du rapport de l'Ansd sur la situation économique du Sénégal montre qu'en 2009, 42,0 % des Sénégalais ont moins de 15 ans, 50,9 % ont moins de 20 ans. Les Sénégalais de 65 ans et plus constituent seulement 3,5 % de la population. « C'est dire que le coefficient de dépendance est élevé », constate l'Ansd dans son rapport. Ce coefficient correspond à 82,9 personnes inactives (moins de 15 ans et 65 ans et plus) pour 100 personnes actives (15 à 64 ans). Mais ce taux a largement baissé, en 1988, 100 actifs avaient en charge 103,3 inactifs ; en 2002, le rapport était de 86,5 pour 100 actifs.
Selon l'Ansd, on note cependant une tendance à la baisse de la population de moins de 20 ans qui est passée de 58 % en 1988 à 56 % en 2002 avant d'atteindre 50,9 %. « Le pourcentage des adultes, plus faible dans les pays en développement, peut être considéré comme un frein au développement économique et social, car la charge que constituent les jeunes non occupés est lourde à supporter pour des économies en phase de construction », estime l'Ansd. Le taux d'accroissement moyen annuel de population sénégalaise est en évolution continue, passant de 2,3 % par an entre 1960 et 1970 à 2,6 % par an au cours de la période 1970-76. Ce taux est de 2,7 % par an entre 1976 et 1988, il se situe en retrait entre 1988-2002 à 2,6 %. « Ce qui correspond à un doublement de la population tous les 25 ans », constate l'Ansd. « Cet accroissement important traduit par le taux d'accroissement naturel reflète le fait que la baisse de la mortalité au cours des trente dernières années n'a pas été accompagnée ou suivie d'une baisse de même ampleur de la natalité et de la fécondité. Ceci a entraîné un retard dans l'entrée du Sénégal dans la transition démographique. La conséquence de cet accroissement élevé s'est traduite par un abaissement du niveau et de la qualité de vie », lit-on dans le rapport.
Baisse du taux de natalité
Le taux de natalité connaît une tendance à la baisse ; les projections démographiques estiment le taux brut de natalité en 2009 à 38,6 pour 1000. Le niveau a très peu baissé entre 2002 et 2009, passant de près de 40 pour 1000 en 2002 à 39,4 en 2005 avant d'atteindre le niveau de 2009. Cette situation montre le poids important de la tranche d'âge 0-4 ans qui représente 16,5 % de la population totale en 2009. On note une baisse lente de la fécondité au Sénégal. L'indice synthétique de fécondité (nombre d'enfants qui seraient nés vivants d'une femme ou d'un groupe de femmes) est de 5,3 enfants en 2005. Ce taux a cependant baissé, passant de 6,6 enfants par femme en 1986 à 6,0 en 1992, 5,7 en 1997, il stagne à 5,3 en 2002 et en 2005 pour se situer à moins de 0,4 enfant par femme par rapport à 2005 (4,9). Selon l'Ansd, cette tendance devrait se poursuivre dans les quatre prochaines années (5 enfants par femme). A ce rythme, on se retrouverait avec 3,4 enfants par femme en 2035.
Source : le Soleil