Selon le rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cncuced) intitulé « Word investment report 2011 » ou Rapport sur l'investissement dans le monde 2011, le Sénégal a reçu 237 millions de dollars, soit 118,5 milliards de francs Cfa d'Investissement direct étranger (Ide) en 2010. L'année précédente (2009), ce montant était de 208 millions de dollars, soit 104 milliards de francs Cfa, une nette amélioration qui contraste avec les prévisions de 2011. Selon le présentateur, le professeur Malick Sané de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l'Ucad, la prévision pour l'année en cours est nettement moins importante compte tenu des échéances électorales de 2012.
Le rapport 2010 met l'accent surtout sur le flux reçu et le flux sortant. Au Sénégal, les secteurs bénéficiaires des investissements directs étrangers (Ide) sont naturellement les services (Tic), les services financiers, le secteur minier, l'attribution de la licence globale en télécommunication, etc. Selon lui, le Sénégal a fait des progrès en termes d'amélioration du climat des affaires. Toutefois, il doit faire des efforts dans ce domaine, mais aussi dans d'autres comme le foncier, l'agro-industrie, l'électricité, la gouvernance économique qui sont des facteurs bloquants. Pour pouvoir être attractif, le Sénégal doit aussi insister sur la formation en masse et le désenclavement de la zone de production.
En Afrique de l'Ouest, le Nigéria est le pays qui a le plus bénéficié des Ide en 2010 avec 6.099 millions de dollars reçus en 2010 contre 8.650 en 2009. Il est suivi du Ghana avec 2.527 millions de dollars reçus en 2010 contre 1.685 en 2009. En Afrique de l'Ouest francophone, la Côte d'Ivoire arrive en tête avec 418 millions de dollars en 2010 contre 381 en 2009. Selon le rapport, les entrées Ide en Afrique pour l'année ont atteint 55 milliards de dollars, soit 10 % du total des flux d'Ide vers les pays en développement, contre 12 % en 2009.
Les Ide dans le secteur primaire, notamment le secteur pétrolier, ont continué de dominer les flux d'investissement à destination du continent. Le rapport 2011 a pour thème « Mode de production internationale sans participation au capital et développement ». Selon le professeur Sané, les pays doivent élaborer au niveau national des politiques qui puissent dégager des chaînes de valeurs pour en faire bénéficier les entreprises locales. Ils doivent aussi exploiter à fond les possibilités offertes par la sous-traitance, les concessions de licences, les contrats de gestion, le franchisage, l'intégration sous régionale (…) afin de créer de la valeur ajoutée.
Les flux mondiaux d'Ide ont augmenté de 5 % en 2010, pour s'établir à 1.244 milliards de dollars. Globalement, mentionne le rapport, l'investissement reste à la traîne de la reprise de la production industrielle mondiale et du commerce international, lesquels ont déjà retrouvé leur niveau d'avant la crise.
Le rapport prévoit la poursuite de la reprise des flux d'Ide qui vont s'établir dans une fourchette de 1.400 à 1.600 milliards de dollars, retrouvant ainsi les niveaux moyens d'avant la crise. Ces flux devraient ensuite atteindre 1.700 milliards de dollars en 2012, puis 1.900 milliards de dollars en 2013.
Source : Le Soleil