D’après le constat de Saliou Diallo, directeur des établissements de santé, les conditions d’accueil, de gestion des urgences, de séjour dans les hôpitaux sénégalais se sont nettement améliorées. Mieux, a dit M. Diallo, certains hôpitaux disposent de salles d’attente avec des postes téléviseurs, des fauteuils confortables qui permettent de mieux accueillir les patients et leurs accompagnateurs. « Ce sont des choses que l’on ne retrouvait pas il y a quelques années dans les hôpitaux sénégalais », a expliqué l’ancien directeur de l’hôpital général de Grand Yoff. Selon M. Diallo en plus, il y a des bureaux d’accueil avec des hôtesses qui orientent les malades.
Saliou Diallo, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse organisée dans les locaux du ministère de la Santé, a aussi souligné que l’offre de services s’est beaucoup diversifiée dans les structures hospitalières avec la création de nouveaux services dans certains d’entre elles. Mieux, les établissements de santé ont bénéficié de plus d’équipements. Malgré ces efforts, les populations continuent de se plaindre en dénonçant les conditions d’accueil et de prise en charge des urgences.
Selon le directeur des établissements de santé, ces plaintes sont dues aux exigences des populations qui sont devenues plus fortes. « Le niveau intellectuel des populations a augmenté, les gens voyagent et voient ce qui se passe ailleurs. Par conséquent, elles deviennent de plus en plus exigeantes. Nous allons continuer à travailler pour améliorer davantage les conditions d’accueil et de gestion des urgences dans les hôpitaux », a-t-il promis.
Pour corriger les manquements relevés, le ministère de la Santé a mis en place 11 directives adressées à l’ensemble des structures de santé. Il y a, entre autres, la mise en place d’un Service d’accueil et d’urgences (Sau). « On ne peut pas comprendre qu’un hôpital d’une certaine taille ne dispose pas d’un Sau. Aujourd’hui beaucoup d’hôpitaux sénégalais en disposent et ont nommé des coordonnateurs des urgences », a indiqué M. Diallo.
L’installation de lignes téléphoniques qui permettent aux parents de malades de pouvoir les rejoindre dans ces services pour avoir des nouvelles fait aussi partie de ces directives. La mise en place du bureau des usagers permettra aux malades d’avoir un interlocuteur. Saliou Diallo a soutenu que ces directives font l’objet d’un suivi régulier. Son niveau de mise en œuvre est satisfaisant dans certains hôpitaux et faible dans d’autres, a-t-il précisé.
PRISE EN CHARGE DES URGENCES : Les ambulances du Samu ont déjà effectué plus de 15.000 sorties
SALIOU DIALLO, DIRECTEUR DES ETABLISSEMENTS DE SANTE : « Aucune structure de santé n’a le droit de rejeter un malade en urgence faute d’argent »
Saliou
Diallo, directeur des établissements de santé, est catégorique :
« Aucune structure de santé n’a le droit de rejeter un malade en urgence
sous prétexte que ce dernier ne dispose pas d’argent ». Selon lui,
quand un malade arrive en urgence dans une structure de santé, il doit
être pris en charge. « C’est une obligation pour une structure de santé
de le faire. Si l’hôpital ne le fait pas, il peut tomber sous le coup de
la loi, parce que tout simplement c’est un délit de non assistance à
une personne en danger », a explicité le directeur des établissements de
santé.
Il
a rappelé, qu’en cas d’urgence, on doit d’abord prendre le malade en
levant l’urgence. « Ce n’est qu’après qu’on peut lui demander des
papiers et une somme à payer. A ce niveau, nous avions été très clair
avec les responsables des structures de santé qui appliquent ces
directives », a déclaré M. Diallo. Il a également fait savoir que pour
éviter au malade en urgence de faire le tour des hôpitaux faute de
places, il a été demandé à l’hôpital de retenir ce dernier en le
soignant, en attendant d’organiser son transfert vers une autre
structure. Cette question est devenue plus facile grâce au Samu. L’écart
de langage de certains agents de santé vis-à-vis des malades sera aussi
sanctionné, s’il y a des preuves que l’agent de santé s’est mal
comporté. Saliou Diallo a invité tous ceux qui travaillent dans les
hôpitaux à être plus attentifs aux besoins des malades en évitant des
propos blessants.
Bientôt l’Ordre des sages-femmes sénégalaises
Les
sages-femmes du Sénégal, après une dizaine d’années de combat, auront
bientôt un Ordre. D’après la présidente de l’Association des
sages-femmes sénégalaises, Marième Fall, la loi régulant leur profession
a fini de faire le tour des ministères. Il a été d’ailleurs validé par
la Primature. Elle sera bientôt votée à l’Assemblée nationale pour
permettre aux sages-femmes de disposer de cet Ordre qui va réguler leur
profession. « Nous avons forcé et l’on n’est en train de récolter les
premiers fruits, parce que nous estimons que pour promouvoir la
profession de sage-femme, il faut la réguler », a déclaré Mme Fall.
Source : Le Soleil